Que ce soit pour trouver de la nourriture, fuir un prédateur ou migrer vers des régions plus clémentes, se déplacer est un impératif pour les animaux. À travers l’évolution, les animaux ont développé divers moyens de se déplacer. Le mode de locomotion influence grandement leur anatomie : bien souvent, on peut savoir comment un animal se déplace d’un simple coup d’œil. Toutefois, si certains animaux n’ont qu’une seule façon de se déplacer, d’autres ont la capacité de se mouvoir de plusieurs manières.
Faisons un petit survol de la locomotion animale.
Marcher
La marche est l’un des types de déplacements les plus communs chez les animaux, et l’un des moins énergivores. Un animal qui marche a toujours au moins un pied en contact avec le sol. On trouve des bipèdes et des quadrupèdes qui marchent, mais également des invertébrés qui comptent, pour leur part, beaucoup plus de pattes ! Certains animaux, comme les écrevisses, sont capables de marcher au fond de l’eau, sur le sable, la vase ou la pierre : on dit d’eux qu’ils sont benthiques.
Salamandre maculée : Peter Paplanus, CC BY 2.0
Orignal : USFWS Mountain-Prairie, D0
Grand héron : Judy Gallagher, CC BY 2.0
Écrevisse à épines : Ansgar Gruber, CC BY-SA 2.0
Courir
La course est un moyen de locomotion semblable à la marche, mais la grande différence réside dans le fait que pendant un court moment dans la foulée, l’animal n’a plus aucun appui au sol. Cette propulsion lui permet de se déplacer beaucoup plus rapidement qu’à la marche. Comme courir demande plus d’énergie que marcher, les animaux réservent ce type de déplacement pour les activités importantes, comme chasser ou fuir un prédateur.
Coyote : NPS National Resources, CC BY 2.0
Dindon sauvage : Wikiphotographer, CC BY-SA 2.0
Tamia rayé : Gilles Gonthier, CC BY 2.0
Pluvier kildir : Susan Young, D0
Sauter
Un peu comme la course, le saut permet de se propulser dans les airs en extensionnant les membres avant et/ou arrière. Toutefois, lorsqu’un animal saute, il reste dans les airs beaucoup plus longtemps qu’un animal qui court, ce qui lui permet de franchir plus de distance en longueur ou en hauteur. Certaines espèces se déplacent presque exclusivement en sautant alors que d’autres réservent le saut pour fuir. Pensons également à ces oiseaux qui se déplacent au sol en effectuant de petits bonds.
Merle d'Amérique : Judy Gallagher, CC BY 2.0.
Grenouille des bois : Brian Gratwicke, CC BY 2.0
Lapin à queue blanche : Doyle Frank, D0
Criquet : Judy Gallagher, CC BY 2.0
Ramper
Reptation est le nom donné au mode de locomotion associé à l’action de ramper. La reptation repose sur le fait de pousser le sol vers l’arrière pour que le corps se dirige vers l’avant. C’est le type de déplacement utilisé par les animaux dépourvus de pattes, mais il est possible de ramper même si l’on a des membres, comme c’est le cas chez les phoques. On trouve des animaux terrestres qui rampent, mais c’est également le cas de plusieurs animaux aquatiques.
Phoque commun : Ashley Walhberg, CC BY-SA 2.0
Lombric terrestre : Donald Hobern, CC BY-SA 2.0
Escargot : Hedera Baltica, CC BY-SA 2.0
Couleuvre rayée : Jessica Bayard, D0
Voler
Le vol implique de se déplacer par voie aérienne sans obligation de toucher le sol pour de longues périodes, contrairement à l’action de planer. Ce déplacement est possible grâce aux battements des ailes. Les animaux volants sont capables de prendre de l’altitude et d’effectuer différentes manœuvres dans les airs. Il s’agit d’un des modes de locomotion les plus énergivores, car il faut littéralement contrer la gravité pour ne pas tomber au sol. Seuls les oiseaux, les insectes et les chauves-souris sont capables d’un véritable vol.
Sterne arctique : Victor, CC BY-NC-ND 2.0
Petite chauve-souris brune : Andy Reago and Chrissy McClarren, CC BY 2.0
Libellule : USFWS Midwest Region, CC BY 2.0
Coccinelle maculée : Kajta Schulz, CC BY 2.0
Planer
L’action de planer est un autre mode de locomotion aérienne, mais à la différence du vol, les animaux qui planent n’ont pas nécessairement besoin d’être pourvus d’ailes. Pour planer, il suffit de s’élancer dans le vide et de laisser l’air nous porter, généralement à l’aide d’une membrane qui augmente la portance, nommée patagium. Les seuls mammifères capables de voler sont les chauves-souris, mais certains d’entre eux peuvent planer. Les oiseaux de proie alternent entre planer et voler pour économiser de l’énergie, de même que les papillons.
Urubu à tête rouge : Veit, CC BY-ND 2.0
Petit polatouche : Ken Thomas, Domaine public
Papillon tigré du Canada : FSD
Buse à queue rousse : Kevin Gill, CC BY 2.0
Grimper
Chez les animaux qui ne volent pas, grimper est une stratégie très efficace pour atteindre des éléments situés en hauteur, ou peu accessibles. Même certains oiseaux arboricoles, comme les pics, grimpent le long des troncs d’arbres, à la recherche de nourriture. Les arthropodes, les reptiles, les oiseaux et les mammifères possèdent des griffes notamment pour les aider à grimper. D’autres, comme les rainettes, ont des ventouses au bout des doigts, et l’on compte plusieurs animaux grimpeurs dépourvus de pattes, comme l’anguille, un poisson !
Sittelle à poitrine blanche : Kelly Colgan Azar, CC BY-NC 2.0
Porc-épic d'Amérique : Ryan Mandelbaum, CC BY 2.0
Couleuvre mince : Josh More, CC BY-NC-ND 2.0
Anguilles d'Amérique : Virginia State Parks, CC BY 2.0
Nager
La nage est l’un des plus vieux modes de locomotion qui existe dans le règne animal. La nage implique de se déplacer activement dans l’eau par les seuls mouvements de son corps. Beaucoup d’animaux aquatiques se déplacent à l’aide de nageoires, des appendices locomoteurs adaptés pour se déplacer dans l’eau. D’autres, comme les serpents, nagent en ondulant leur corps. Pour terminer, nombreux sont les animaux terrestres capables de nager à l’aide de leurs pattes ou même de leurs ailes.
Martin-pêcheur d'Amérique : Aaron Maizlish, CC BY-NC 2.0
Achigan à petite bouche : U.S Fish and Wildlife Service, D0
Triton vert : Brian Gratwicke, CC BY 2.0
Tortue peinte : David Hill, CC BY 2.0
Marcher sur l'eau
Le film de surface de l’eau est un substrat sur lequel il est difficile de se déplacer. Seuls certains animaux y arrivent, notamment grâce à des soies sur leurs pattes qui emprisonnent des bulles d’air, agissant à leur tour comme des flotteurs. Les escargots aquatiques, pour leur part, ne peuvent peut-être pas marcher sur l’eau à proprement parler, mais ils arrivent à se coller sur le film de surface, sous l’eau, et à avancer.
Gyrin : J. Maughn, CC BY-NC 2.0
Gerris : Ahef, CC BY-NC-ND 2.0
Dolomède triton : Benny Mazur, CC BY 2.0
Collembole : Philippe Garcelon, CC BY 2.0
Ballooning
Peu connu, ce mode de locomotion tout à fait inusité s’observe notamment chez les araignées. En fait, les animaux qui pratiquent le ballooning ont tous un point en commun : ils produisent de la soie. Ce mode de locomotion consiste à ancrer un fil de soie sur une branche par exemple, puis à s’élancer dans le vide pour être porté par le vent plus loin. Les invertébrés ayant recours au ballooning (principalement des araignées, des acariens et des chenilles) font partie du plancton aérien.
Tétranyque : Gilles San Martin, CC BY-SA 2.0
Araignée-crabe : Thomas Bresson, CC BY-SA 3.0
Chenille de géomêtre : Stan Lupo, CC BY-NC-ND 2.0
Lyniphiidée : Kjetil Fjellheim, CC BY 2.0
Se laisser porter par l’eau
L’eau est un substrat visqueux et très épais qui peut supporter le poids des animaux. De nombreux organismes de très petite taille, voire microscopique, se déplacent passivement en se laissant porter par les courants dans l’eau : il s’agit du plancton. Le plancton végétal (algues vertes, diatomées) se nomme le phytoplancton, tandis qu’on appelle zooplancton le plancton animal. Parmi les animaux planctoniques, on compte de petits crustacés visibles à l’œil nu, comme les daphnies et les copépodes.
Algue verte : Da Re, CC BY-NC 2.0
Diatomée : Patrice Duros, CC BY-NC-ND 2.0
Copépode : José Manuel Gutiérrez-Salcedo, CC BY-NC 2.0
Dapnie : Dunk, CC BY 2.0
Phorésie
Il existe un mode de locomotion bien particulier où un animal en utilise un autre comme moyen de transport : il s’agit de la phorésie. C’est le cas des poissons rémoras qui s’accrochent aux requins par exemple. L’animal qui fait l’action de transporter est l’hôte, tandis que l’animal transporté est le phoronte. Au Québec, un cas particulier de phorésie est celui d’un petit mollusque (de la famille des Sphaeriidées) qui se déplace d’un étang à l’autre en s’accrochant aux orteils de la salamandre à points bleus.
Sphaeriidées : Jessica Bayard, D0
Salamandre à points bleus : aecole2010, CC BY 2.0
Nécrophore portant des acariens phorétiques : Ouwesok, CC BY 2.0
Grand requin blanc et rémora : Elias Levy, CC BY 2.0
Glisser
Mode de locomotion rare, certains animaux se déplacent en se laissant glisser dans la neige ou dans la boue. La différence entre ramper et glisser tient dans le mouvement : un animal qui rampe fait des ondulations pour avancer, alors qu’un animal qui glisse laisse simplement la gravité et le substrat l’amener au bas d’une pente. Parfois, glisser sert à plonger à l’eau, à nettoyer son pelage ou tout simplement, à jouer ! La loutre de rivière est la reine incontestée de la glisse dans la neige.